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Crânes et ossements - Catacombes de Paris, France

Après t’avoir emmené dans les lieux parmi les plus touristiques de Paris, nous t’embarquons aujourd’hui pour un périple qui t’emmènera aux fonds des abîmes de la capitale, à travers les âges, la vie et la mort : Les Catacombes de Paris. Mais d’abord une petite remise à niveau s’impose, avec un peu d’histoire pour comprendre leur origine. Les Catacombes sont d’ancienne carrières réquisitionnées et métamorphosées en ossuaire. En effet de nombreuses carrières transperçaient les sous-sols de la ville, mettant en péril sa stabilité. Les sous-sols de Paris étant devenus plus troués qu’un gruyère suisse, le risque d’effondrement était au cœur des préoccupations de la ville. Elles ont donc été fermées puis réhabilitées en Catacombes après de nombreux travaux de consolidation. L’idée d’en faire un ossuaire venant du besoin de stocker les ossements des cimetières vieillissants et insalubres de Paris devenus de véritables nids à maladies. C’est ainsi que sur près de 30 ans (1786-1814) les Catacombes ont recueilli les ossements de tous les cimetières de Paris, ce qui tu l’auras compris, représente un nombre colossal ! Ceci étant dit, te voilà enfin prêt… Âme sensible, ici est ton dernier espoir de faire demi tour. Pour les plus téméraires, suivez le guide de près, ne vous écartez pas du chemin, et surtout surtout… Ne vous retournez pas…


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Toi qui entres ici, abandonne tout espoir

Notre aventure peut donc commencer, enfin presque… Car d’abord le rite d’initiation. Tu vas devoir endurer quelque chose que tu n’avais peut être pas prévu, trois belles heures de queues !!! Rien que ça. Quoi, tu as cru que tu étais le seul courageux à vouloir arpenter ces galeries souterraines ? Tu es encore un peu naïf mais soit. Ça te passera bien assez tôt.

Une fois l’entrée passée, se présente à toi un long escalier en colimaçon, véritable pont entre les deux villes : la vivante et la morte. A chacune de ses marches, le brouhaha citadin disparaît un peu plus, laissant place à un silence lourd. L’air devient de plus en plus humide. L’ambiance est de plus en plus sombre. Enfin tu as vaincu la bonne centaine de marches qui te séparaient des catacombes. Après avoir passé les premières salles présentant sculptures et panneaux informatifs, te voici face à un interminable couloir, entrecoupé de salle de taille moyenne remplie des restes d’environ 6 millions d’individus. Oui SIX MILLIONS. Six millions de nos ancêtres, 1 000 ans de mort, stockés ici. De quoi donner un aspect bien plus concret aux massacres de nos livres d’histoire, comme l’holocauste de 39-45 ou encore le massacre des premières nations d’Amérique. Comme tu peux le remarquer, les squelettes sont « mélangés », tous les fémurs ensemble, tous les cubitus ensemble etc, ou presque. Le tout pouvant donner un aspect « fosse commune » assez dérangeant au premier abord mais qui, finalement, peut prendre des aspect bien plus subtils et révélateurs sur la condition humaine qu’il n’y paraît. En effet, tu peux tout à fait y voir une égalité dans la mort (et l’oubli), que nous n’avons pas dans la vie. Ici tous sont égaux, mélangés arbitrairement, nobles et paysans, pêcheurs et ecclésiastes, condamnés et bourreaux.  Un retour à l’anonymat irrévocable, une preuve que sous la chair et le sang, si bleu soit-il, nous sommes tous formellement identiques. De quoi te faire enfin prendre conscience à la fois de ta propre singularité en tant qu’individu encore en vie,  et de ton impersonnalité en tant que simple membre générique de l’espèce humaine. Après tout rien ne ressemble plus à un squelette qu’un autre squelette… Sensation étrange n’est-il pas ? Et si c’était ça la mort ? Perdre sa singularité. Mais pardon je m’égare…

Bienvenue à Disneyland…

Alors certes je m’égare dans mes délires digressifs, cependant j’espère que si tu choisis de faire cette visite sans écran interposé, tu en feras de même. Car les catacombes se prêtent vraiment au recueillement et encouragent la réflexion. Que ce soit par les messages disséminés ici et là comme tant de mise en garde sur la condition de la vie et de la mort, ou par l’esthétique prononcée de la mise en scène de certains ossements (comme le cœur de crâne ci dessus par exemple). On raconte que Napoléon III fit une visite des catacombes avec son jeune fils. J’aime à croire que ce n’était pas dans un but de voyeurisme, mais bien philosophique, comme un passage à l’âge adulte en quelque sorte, ou au moins une compréhension de ce qu’est la mort. Mais croît-le ou non, ce n’est pas le cas de tous bien malheureusement…

Nous avons été profondément choqués de l’attitude de certains, faisant fît des appels aux silences inscrit partout le long du parcours. Payer une entrée donne-t-il le droit de troubler le repos éternel de six millions d’individus, juste pour assouvir une envie de selfie ? Oui, tu as bien lu. Entre enfants qui courent en rejouant des scènes de The Walking Dead au milieu de ces morts bien réels, guide touristique faisant un arrêt selfie pour le groupe devant des crânes qui « Oh mon dieu sont bien flippants, ça fera quelque chose d’original à raconter à la machine à café! » tout en agrémentant la visite d’imitation de cris fantomatiques, nous avons eu notre dose ! Et encore ce ne sont que des morceaux choisis parmi tant d’autres, je ne te parle même pas des imbéciles touchant systématiquement les os au grand désespoir des employés qui rappellent inlassablement les règles de la visite… Fort heureusement, l’expérience n’est pas toujours la même, nos amis parisiens chez qui nous étions hébergés nous ont assuré ne pas avoir vu un seul de ces comportements déplacés lors de leur visite des catacombes.

Les Catacombes de Paris |
1 avenue du Colonel Henri Rol-Tanguy, 75014 Paris
Denfert-Rochereau

12€ plein tarif (visite simple)
10€ tarif réduit pour -26 ans, familles nombreuses, enseignants…
Gratuit demandeurs d’emplois, titulaires des minimas sociaux, -18 ans, habitants de la ville de Rome, etc…

Blogueurs voyageurs passionnés, nous arpentons le monde à la recherche de ses plus beaux joyaux. Culture, gastronomie, paysages et rencontres, autant de choses que tu retrouveras ici, et peut être même bien plus encore...

Comments:

  • 3 février 2016

    J’avais moi aussi été marquée par ma visite des catacombes , heureusement j’avais pu éviter la longue file d’attente, et je me rappelle bien du long couloir à peine éclairé que vous montrez dans vos premières photos, ce long couloir dans lequel quand t’es seule tu te demandes si tu as vraiment bien fait de venir 😀

    Clairement, j’avais été aussi choquée par l’attitude de certains. Je peux comprendre que chacun ait une attitude différente par rapport à la mort, mais je trouve que ce genre de lieu devrait appeler au calme ou au moins au respect des gens qui veulent faire la visite dans le calme.

    reply...
  • 4 février 2016

    Ah c’est un lieu que j’ai visité je crois 5 ou 6 fois. Beaucoup quand j’étais petite, 2 fois à l’adolescence et la dernière fois ça remonte à 2002 ou 2003. A l’époque, pas encore de selfie, donc là-dessus pas de souci. Le souvenir que ça me laisse, c’est que les visites étaient calmes dans l’ensemble. C’est un lieu très intéressant, déjà pour ce côté historique, j’adore et puis aussi pour le calme qu’on y trouve, l’ambiance qui s’en dégage. De nos jours, il est de plus en plus rare de pouvoir être dans le silence, et ces moments-là se savourent, sauf quand il y a des gros lourds … J’ai les mêmes tous les soirs dans le train, je compatis !
    Je ne sais plus en quelle année la plupart des couloirs ont été fermés au public, mais j’ai toujours le souvenir d’une anecdote de mon père qui disait que quand il était enfant (il est né en 1954), on pouvait encore s’y perdre, et il y a des kilomètres et des kilomètres sous terre, il y a de quoi se faire une grosse frayeur. Moi j’ai toujours connu cette ligne au plafond pour ne pas perdre le fil, même si on ne peut plus s’y perdre.

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      • 4 février 2016

        Clairement, on se sent tout petit, dans tous les sens du terme. On ne saisi pas toute la portée étant enfant, mais déjà à l’époque, je me rappelle avoir été impressionnée par la quantité d’ossements !

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  • N2N

    16 mars 2019

    J’ai bien compris l’origine de ossuaire. Mais rien ne précise la chronologie de la constrution de la ville. Les carrières étaient à 20 mètres terre. Ont ils utilisé la méthode de la pente douce comme les egyptiens ?
    Que représentent ces longs couloirs ?
    Un renforcement du plafond ?
    Si oui çà veut dire qu’il y a encore des cavités au delà de ces murs.

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