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Attraction abandonnée à Spreepark - Berlin, Allemagne

Notre voyage à Berlin remonte à plusieurs années maintenant (oui, le temps passe très vite!) mais nous avions encore très envie de partager avec toi, le Berlin alternatif, cet aspect de la ville qui nous a énormément plu. Nous n’y avons passé que quelque jours et il faut bien reconnaître que Berlin ne nous a pas charmé par la beauté de ses ruelles mais plutôt par l’ambiance qui s’en dégage, mystérieuse, conviviale et parfois inaccessible à la fois. Nous allons te raconter ici notre première expérience d’urbex dans Spreepark, un parc d’attraction abandonné depuis les années 80 et nous finirons par te parler de notre visite de RAW Tempel, ce haut lieu de la culture alternative berlinoise.

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Urbex à Spreepark

D’abord, qu’est-ce que l’urbex? C’est tout simplement de l’exploration urbaine, une sorte d’aventure dans des lieux abandonnés situés au cœur ou à proximité de grandes villes. Hôpitaux, parc d’attractions, usines, centres commerciaux, il existe de nombreux lieux abandonnés à explorer dans le monde et certains en ont fait leur sujet de prédilection comme notre copine Astrid du blog Histoires de tongs qui a une catégorie bien fournie sur ce sujet. Nous ne sommes pas du tout des experts en la matière mais il faut dire que dès le moment où nous avons découvert ce phénomène, il nous a tout de suite attiré. Il se dégage de ces lieux une atmosphère très intrigante et mystérieuse et, soyons honnêtes, l’idée de frôler avec l’interdit nous plaisait aussi. Car oui, bien souvent l’urbex flirte avec l’interdit car ces lieux d’explorations peuvent être sur des propriétés privées ou l’accès y sera interdit pour des raisons évidentes de sécurité. Car oui, qui dit vieille bâtisse abandonnée dit aussi sols bien peu solides et plafonds approximatifs. C’est pourquoi, il ne s’agit pas ici de t’encourager à adopter ce genre de pratiques qui peuvent se révéler dangereuses mais plus de partager avec toi cette expérience qui nous a marquée.


En faisant des recherches sur l’urbex à Berlin, Spreepark est vite apparu comme une évidence tant il semble que ce soit un lieu de référence en la matière. Créé en 1969, en pleine Guerre Froide, le parc s’étend sur une trentaine d’hectares (environ 1,5 fois le Parc Astérix ) et était pendant longtemps, le seul parc de divertissement de l’agglomération berlinoise. Après la chute du Mur de Berlin, le parc se modernise et s’occidentalise dans les années 90 sous la direction de Norbert Witte, un forain fantasque allemand. La fin des années 90 sonne la fin de la prospérité à Spreepark qui enregistre d’importantes dettes et voit sa fréquentation décliner progressivement. En 2002, le parc est déclaré en faillite et officiellement abandonné alors que Witte part tenter sa chance au Pérou, avec une demi-douzaine d’attractions sous le bras! Mêlés à de sombres affaires de drogues, son fils et lui seront condamnés à de la prison en 2004 et 2006 et c’est finalement l’incendie du parc en 2014 qui le mena définitivement à l’état de ruine.

Panneau d'interdiction à Spreepark - Berlin, AllemagneAprès un petit trajet en bus depuis le centre-ville de Berlin, nous arrivons à Spreepark, dans une zone périphérique très calme. Nous nous retrouvons bien vite face à un panneau d’interdiction écrit en plusieurs langues qui ne laisse nulle place au doute. Il est clair que l’accès au parc est interdit et nous hésitons longuement avant de franchir le pas. L’arrivée de Logan et Michael, deux australiens souriants, nous donne cet élan qui nous faisait défaut et nous décidons d’escalader la clôture tous les 4. Pas évident mais pas insurmontable non plus. Nous finissons par sauter sur le sol à pieds joints, grisés et excités face à cet immense terrain de jeu qui s’offre à nous.

Munis de notre plan du parc déniché sur internet, nous arpentons tous les quatre les allées de cet ancien lieu de divertissement qui est aujourd’hui assez sinistre et triste. Nous prenons bien évidemment garde à ne croiser aucun garde ni chien renifleur et nous nous faisons le plus discrets possible. La grande roue, les montagnes russes ou encore les attractions aquatiques, c’est très bizarre d’arpenter ces allées autrefois animés, aujourd’hui dévorées par une végétation tenace et omniprésente. Les points d’eau sont recouverts d’une pellicule verdâtre, certainement des algues, il y a des tags et de la poussière partout et tout semble comme figé dans le temps. On fait extrêmement attention où l’on met les pieds car parfois, le sol n’inspire pas une grande confiance. Encore moins quand on se trouve à plusieurs mètres du sol comme avec cette attraction aux sièges jaunâtres. Nous sommes en septembre, le soleil est radieux, agressif même et notre exploration se déroule sans véritable encombre. Au moindre signe d’activité humaine, nous faisons demi-tour et empruntons un chemin alternatif, toujours dans ce soucis de discrétion. Après 2 bonnes heures d’exploration, notre visite prend fin comme elle avait commencée, en escaladant l’une de ces clôtures grillagée. Il est déjà temps de dire aurevoir à nos compagnons d’explorations et nous repartons en direction de Berlin, très heureux de cette découverte et de cette expérience d’urbex que nous aimerions recommencer le plus vite possible!

Culture alternative à RAW Tempel

Remis de nos frissons à Spreepark, nous partons maintenant à la découverte de RAW Tempel, un haut lieu de la culture alternative berlinoise. Cet espace, composé de hangars désaffectés est grand comme une quinzaine de terrains de football et abrite l’art et la culture sous toutes ses formes. C’est le lieu rêvé pour tout amateur de street art car il n’y a pas un mur qui ne soit pas recouvert d’une oeuvre incroyable, colorée et puissante. Skate park, mur d’escalade, galeries d’arts, bars, restaurants, nightclubs, cinéma de plein air, école de cirque, tout se mêle à RAW Tempel dans un joyeux bordel et c’est précisément pour cela que ce lieu nous a tellement plu! C’est le genre de lieu qui bouge, s’anime et dont il faudrait une vie pour se lasser.


Notre arrivée dans RAW Tempel s’accompagne naturellement d’une excitante désorientation. On ne sait pas trop où se diriger mais tout nous attire. Nous commençons par cet immeuble de trois étages désaffecté, transformé en résidence d’artistes. Les sculptures issues de matériaux très variés se comptent par dizaine, dès l’entrée et l’on se rend vite compte que l’on a pénétré dans un lieu assez exceptionnel. Des peintures, des fresques, des collages, au fur et à mesure que l’on se rapproche du sommet. Nous ne cessons de nous arrêter pour observer, admirer et tenter de comprendre ces œuvres. Parfois, nous avons la chance de croiser l’artiste, en personne. Commence alors un délicieux moment d’échange et de discussion mené par la curiosité de l’autre. Et puis notre regard est attiré par ces espèces de grosses peluches, plus vraies que nature qui n’ont, à bien y regarder, rien des peluches traditionnelles destinées aux enfants. Ce sont en fait des animatronics. Et nous nous trouvons dans l’atelier de leur créatrice! Etant de grands fans de cinéma, nous ne pouvions pas rêver mieux. Elle nous parle volontiers de son métier, les projets pour lesquels elle a travaillé et ceux pour lesquels se destinent ses nouvelles créations.


Notre exploration de RAW Tempel continue, au gré de nos envies, un peu au hasard. Nous faisons un stop au skatepark pour admirer les skateurs à l’oeuvre. Nous nous arrêtons boire une bière dans un petit bar désert, tout près du cinéma en plein air. Et surtout, nous prenons le temps d’admirer les dizaines d’œuvres de street art qui décorent les murs. Puis nous nous laissons attirer par de la musique, alors que la nuit tombe doucement. Nous arrivons dans une charmante petite cour, décorée de dizaines de guirlandes lumineuses et entourée de plusieurs stands de nourriture. Ça tombe bien, nous mourrons de faim et le choix ne manque pas. Nous avalons rapidement de petits sandwichs à la viande et gardons pour le dessert ces délicieuses petites pâtisseries à la viande que fabrique M. Pink, le propriétaire loufoque de Oma Marnie’s Pie (aujourd’hui fermé, malheureusement). « À la première bouchée c’est de la pâtisserie, à la seconde bouchée c’est le paradis » nous dit-il, et à raison! Cela fait partie de ces rencontres qui se font un peu par hasard, qui sont tout ce qu’il y a de plus éphémères et qui nous touche pourtant particulièrement. Il ne nous faut pas plus de 10 minutes pour rire ensemble à gorge déployée et imaginer nos retrouvailles prochaines, quelque part en Angleterre. De quoi terminer cette journée de la meilleure des façons qu’il soit: le ventre plein, après une belle rencontre et avec de la musique!

Blogueurs voyageurs passionnés, nous arpentons le monde à la recherche de ses plus beaux joyaux. Culture, gastronomie, paysages et rencontres, autant de choses que tu retrouveras ici, et peut être même bien plus encore...

Comments:

  • 20 août 2019

    Je n’avais jamais entendu parler de cet ancien parc d’attractions, c’est impressionnant à l’intérieur, de voir tout cela désert, sans une âme. Cela me fait penser à 2 photographes français que j’ai découvert récemment qui se passionnent pour des lieux abandonnés, avec un côté reportage plus qu’urbex, ils photographient à la chambre.
    RAW, j’y suis passée en mars dernier, j’ai bien aimé et j »en ai même fait un article ! 🙂

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